Pour marquer le 600e anniversaire de saint Nicolas de Flue, une statue itinérante va de paroisse en paroisse et de communauté en communauté. A Fribourg, nous l’hébergeons durant 3 semaines en cette fin du mois de juillet 2017
« Mon Seigneur et mon Dieu éloigne de moi tout ce qui m’empêche d’être à Toi »
N’y a-t-il pas quelque chose de semblable qui se passe lorsque nous descendons les quelques marches qui nous conduisent vers le tombeau de Mère Marie-Thérèse ?
Nous passons de la lumière aveuglante du jour à la lumière tamisée, plus intime du sanctuaire et une paix profonde envahit le fond du cœur. Presque sans discontinuer les priants s’attardent en ce lieu. Solitaires, en groupes, nantis ou démunis, ils déposent dans le cœur de Dieu, par l’intercession de la Bienheureuse Marie-Thérèse, leurs soucis, leurs demandes ou leurs actions de grâces. Tous viennent avec cette confiance envers le Seigneur, qui dans sa grande mansuétude écoute leurs prières. Ils s’assoient, là, et expérimentent le bienfait du silence où nait à la lumière leur quotidien embrumé d’incertitudes, puis repartent rassérénés et fortifiés.
Descendre dans son « Ranft intérieur », goûter le silence, lâcher prise, simplement être là.
Et alors ? Alors advient la grâce de se retrouver soi-même, de renouer avec la vie vraie et bonne, ses joies et ses lourdeurs, ses exigences et ses devoirs. Donner une juste dimension à ses problèmes et les aborder avec un courage renouvelé, et saisir l’opportunité pour s’approcher de l’autre, celui que l’on aime et celui avec lequel on éprouve plus de difficultés, et aussi de s’approcher de Dieu, de pressentir sa Présence, de se laisser envahir par sa lumière et sa proximité.
« Mon Seigneur et mon Dieu donne-moi tout ce qui me rapproche de Toi »
Dans sa jeunesse, Frère Nicolas a une vision de ce que sera sa vie. Son ami Erni dit de lui « A 16 ans, Nicolas voit dans sa vision une haute et magnifique tour s’élever à l’endroit même où se trouve aujourd’hui son petit ermitage et la chapelle. Cette image taraude toujours le cœur de Nicolas. Elle résonne en lui, elle l’appelle à la recherche d’une profonde relation à Dieu. C’est l’ardent désir de sa vie. Cette attirance de vivre pour Dieu seul dans la solitude met Frère Nicolas devant un dilemme douloureux pour lequel, lui et sa femme Dorothée, devront fermement lutter. Un chemin hors du commun qui en laisse plus d’un perplexe : Comment peut-on ? Mais pourquoi le Christ ne pourrait-il pas appeler à le suivre sur des chemins particuliers ? C’est ce profond attachement à la volonté divine qui fait de Nicolas un « Obéissant ». « Dieu sait » répond Nicolas à ceux qui l’interpellent sur ce qui le meut dans cette décision.
Mère Marie-Thérèse, elle aussi, est conduite sur des chemins inédits. Cette jeune paysanne qui a le désir simple de servir les plus indigents, les faibles, les laissés-pour- compte, se voit confier des responsabilités, qu’on ne peut plus s’imaginer aujourd’hui et qui souvent l’accablaient. Elle remplit sa tâche avec dévouement et amour, met toute sa force et son énergie dans sa confiance en Dieu. C’est en Lui qu’elle puise sa force intérieure qui l’aide à surmonter les difficultés les plus tenaces et à les mener à bien.
« Mon Seigneur et mon Dieu détache-moi de moi-même pour me donner tout à Toi »
Pèlerins, nous sommes venus aujourd’hui auprès de Mère Marie-Thérèse : en tant qu’hommes et femmes en chemin avec nos joies et nos peines. Nous sommes confortés dans la certitude que notre chemin a un but, l’ultime et le plus haut but est Dieu lui-même.
Puissions-nous aujourd’hui ressentir ce lien profond qui nous unit à Lui ! Lui, cette force intérieure, qui nous stimule lorsque nous nous trouvons devant des difficultés insurmontables ou simplement lorsqu’il s’agit de demeurer fidèles à notre quotidien.