VOIX DU VERBE
Jean-Baptiste, dès les débuts de sa vie, a été marqué par la présence de Dieu. C’est Dieu qui est venu le visiter avant même qu’ils ne naissent chacun à leur vocation propre. Les chants nés de leur rencontre utérine
résonnent encore dans toute l’Eglise qui y a découvert sa propre vocation. Annonce de la Bonne Nouvelle, liturgie et
et diaconie ont été institués par la Visitation de Marie à Elisabeth, par le Sauveur réveillant la joie du
Précurseur. Le premier baptême dans l’Esprit Saint a eu lieu. Il était utérin. Il devait se répandre sur toute la terre pour que notre joie soit parfaite. C’est cette première expérience qui a fixé pour tou jours l’identité
relationnelle de Jean.
Il se sait dès les premiers instants de sa vie la voix d’un autre. Il est le premier mais il passera derrière celui qui vient, le Verbe en silence qui réveillera la joie de son peuple. C’est pour le moment son bonheur secret partagé
les pieds dans l’eau avec tous ceux qui espèrent avec lui le soleil de justice, la guérison de toute maladie. Il est la voix des sans-voix.
Le Verbe a commencé son itinéraire parmi les hommes en se taisant. La Parole a mûri sur les sentiers de la vie, au profond du coeur éduqué par Dieu jusqu’à la filiation assumée. Dieu a pris chair pour que l’homme le
rencontre et devienne sa voix, son Je t’aime prononcé de toute éternité à la création du monde. Il est venu mettre au jour l’enfant de lumière qui est en nous. Ecoutons la voix du Seigneur, préparons nos coeurs à sa
visitation. Laissons-le faire grandir en nous le magnificat qui enchantera chacune de nos rencontres. Dieu est venu réveiller notre joie. Laissons-le déchirer nos peurs et remuer les eaux profondes de notre baptême. Nous
sommes sa voix aujourd’hui, son corps, son sang, partagé et envoyé devant pour annoncer l’espérance libérée de nos enfermements.
GENESE D’EVANGILE , 2e dimanche de l’Avent
une autre histoire qui l’intéresse: celle qui le révèlera peu à peu aux yeux des hommes, passant de cet homme Jésus au Christ Fils de Dieu. Récit
d’une épiphanie, d’un avènement. Récit d’une rencontre. Point de trompettes pour l’annoncer, mais une voix et une invitation à la conversion. La rencontre avec lui se prépare. Il s’agit de sortir de la nuit et du repli. Jean
l’avait compris. Et il avait mis toute sa vie au service de cette rencontre entre le peuple en attente et celui qui arrivait derrière lui. L’eau de son baptême
ouvrait la voie au désir de vivre autrement.
Et si c’était cela la préparation offerte par l’Avent ? Le rassemblement de son désir blessé, dénudé, chahuté par la vie et les événements? Et si c’était cela que Jésus venait chercher? Cette part de soi perdue, malade, désespérée? Cette part de soi dans la nuit pour l’appeler à la vie?
L’histoire de Jésus c’est la nôtre. Il est entré dans notre histoire pour nous inclure dans la sienne. Son désir vient nous rencontrer. Il vient ressusciter en nous la foi en la vie, ranimer l’espérance, réveiller
la charité. Il vient changer la face du temps, de notre temps. Il vient ouvrir la joie tenue captive de nos manques d’amour. Il est venu nous montrer la voie de la liberté. Il est venu nous enseigner la force
du don, la puissance d’une vie offerte, consacrée. Laissons-le donc baptiser notre désir pour le conduire sur les sentiers de son coeur.
MISSION PORTERIE
la maisonnée que le maître est de retour pour que tout soit prêt. Parce qu’une joie en dépend, celle du maître qui n’attend lui rien d’autre que notre présence à son retour, et une maison bien tenue.
nous sommes invités, une réorientation. Le temps nous est donné pour cela: vivre l’attente du retour du maître. Sommes-nous bien à ce travail confié? Pour le savoir il nous faut comprendre ce que cette garde implique.
D’abord pour soi. Qu’est-ce que j’entends au fond de moi quand je pense à ce m aître et à son retour? La joie est-elle au rendez-vous? Sinon, il faut aller réveiller la joie! Et quand je croise ceux qui m’entourent? Est-ce que la joie est au rendez-vous? Sinon, il faut aller réveiller la joie! Dieu nous donne rendez -vous avec lui. Pas de
moment fixe: donc à tout moment.
Une simple porte nous sépare de la joie de la rencontre et des retrouvailles. Dieu nous veut en joie. Voilà la nouvelle qui nous rejoint aujourd’hui. Et notre joie de portier c’est d’ouvrir au maître: la porte de notre coeur, la
porte des cœurs brisés, malades ou fatigués. Il vient combler de joie le temps vide de sa présence. Il vient remplir de sens les maux de son absence. Il est l’otage de notre désir dispersé. Rassemblons donc les mains,
ouvrons les paumes de notre coeur et recevons le maître qui nous confie sa joie, corps et sang, pour réveiller le monde et l’ouvrir à son attente.