C’est au cœur de la Lumière de Noël que notre chère Sr Marie-Gilberte nous a quittées, vendredi dernier, de manière tout à fait inattendue. La voici maintenant dans la pleine lumière à laquelle elle a tant aspirée.
Originaire d’Amlikon Thurgovie, Gertrude naît à Berne le 15 décembre 1930. C’est là, qu’avec son frère Dieter, elle passe une enfance et une jeunesse heureuses. Son père Eugène exerce la profession de typographe. Sa maman Elisabeth se voue entièrement à sa famille et aux tâches ménagères.
Dans la famille Meyerhans les valeurs chrétiennes sont à l’honneur et l’éducation des deux enfants en est tout imprégnée. La mort accidentelle de son unique frère a été pour notre Sœur un grand chagrin. Elle en parlait souvent. Enfant, Gertrude doit interrompre plusieurs fois l’école primaire pour des séjours en Préventorium.
A l’âge de 16 ans, elle perfectionne son français dans la 1ère classe commerciale au Sacré-Cœur. Suivent 4 années d’école normale avec l’obtention du brevet primaire du canton de Fribourg. En 1953, tout en préparant un diplôme d’allemand, elle enseigne le français dans diverses classes du Thérésianum, à Ingenbohl. De langue maternelle allemande, Gertrud avoue préférer le français à l’allemand. Cette préférence l’a conduite à l’Institut de français de l’université de Fribourg où elle obtient un diplôme. Après une année d’enseignement au Sacré-Cœur dans différentes disciplines, elle quitte « son cher pensionnat » pour donner réponse à un appel de Dieu qui l’habite depuis plusieurs années. En 1956, elle entre dans la province romande des Sœurs de charité de la Sainte-Croix d’Ingenbohl, à Fribourg où elle fait profession le 27 avril 1959. Elle reçoit le nom de Marie-Gilberte.
Pédagogue avisée et appréciée de ses élèves, elle enseigne pendant 3 ans à l’école secondaire de Romont et pendant 43 ans à l’Institut du Sacré-Cœur à Estavayer-le-Lac. Le français et les matières commerciales sont ses branches préférées. L’exactitude en toute chose, elle la tient sans doute de son papa typographe.
Retraitée, elle donne des cours d’appui à des élèves en difficulté et les aide à surmonter des défis bien au-delà du domaine scolaire.
En communauté, Sr Marie-Gilberte est une consœur discrète mais bien présente, serviable et charitable. Pendant de nombreuses années, elle est remplaçante de la supérieure. Service qu’elle rend avec beaucoup de discrétion et sens des responsabilités.
En 2006, elle a la joie de fêter ses 50 ans de profession religieuse.
Après une hospitalisation, Sr Marie-Gilberte rejoint la maison provinciale où elle passe les 5 dernières années de sa vie.
Eprouvée dans sa santé, elle reste une consœur délicate et conserve une politesse distinguée. Au cours de ses années de retraite et de maladie, Sr Marie-Gilberte a pu compter sur l’amitié profonde et totalement désintéressée d’une fidèle amie, une lumière dans la nuit et le mystère de la maladie.
Chère Sr Marie-Gilberte, nous aussi, vos consœurs, vous disent merci pour qui vous avez été pour Dieu, pour nous et pour une multitude de jeunes : une Sœur de charité la Sainte-Croix qui, jour après jour a essayé d’actualiser le charisme de la congrégation dans l’enseignement et l’éducation.
Le 26 décembre, « le Seigneur vous a relevée et guérie de toutes vos angoisses. Puissiez-vous, maintenant et sans fin, lui rendre grâce » Ps. 27.
TEMOIGNAGE D’UNE AMIE
Adieu Sr M. Gilbert