Le Mercredi des Cendres, nous sommes entrés dans le temps du Carême qui durent quarante jours jusqu’à Pâques. Ces quarante jours nous rappellent la marche des Hébreux à travers le désert après sa libération de son esclavage en Egypte, les quarante jours de Moïse sur le Sinaï où il a reçu les 10 commandements, les quarante jours de marche vers la montagne sainte du prophète Elie à qui Dieu s’est révélé comme un Dieu de tendresse et de miséricorde.
Ce premier dimanche du carême nous mets sous les yeux les quarante jours de prière et de jeûne du Christ au désert soumis à l’épreuve de la tentation.
Après avoir jeûné quarante jours, le tentateur propose à Jésus de transformer les pierres en pains. Quoi de plus simple pour satisfaire un besoin humain immédiat ? Savons-nous encore ce qu’est la faim ? Un creux d’estomac me tenaille, quoi de plus simple que d’aller acheter un casse-croûte ou de tirer un snack à l’automate, de changer les pierres (l’argent) en pains? Notre société de consommation satisfait tous nos désirs superficiels et qui, en fin de compte, ne nous comble pas, mais nous pousse à courir sans cesse vers des plaisirs faciles, immédiats.
La faim au désert est d’une autre nature. Là, pas de supermarchés, pas d’automates. Il s’agit de vie ou de mort. Je suis en face de moi, tout à fait démuni. Nous lisons dans le Deutéronome : « Le Seigneur ton Dieu t’a imposé cette marche au désert pour te faire passer par la pauvreté ; il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur. »
(cf Dt 8)
Qui a-t-il dans mon cœur : des idoles, des dépendances, des servitudes ? Où est-il ton Dieu ?
Ai-je le courage de faire cette marche au désert durant ce Carême ? De prendre mes distances face à la consommation effrénée ?
Jésus répond au tentateur : « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. » (Mt 4)
En quels pays de solitude,
quarante jours, quarante nuits,
Irez-vous, poussés par l’Esprit?
Qu’il vous éprouve et vous dénude!
Voyez: les temps sont accomplis
Et Dieu vous convoque à l’oubli
de ce qui fut vos servitudes.
D.Rimaud